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 SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux...

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Kyomaru
Gardien du Cerisier Blanc
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Kyomaru


Nombre de messages : 237
Localisation : Karyukai ( Gion-Kobu)
Date d'inscription : 12/10/2005

SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... Empty
MessageSujet: SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux...   SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... EmptyMar 18 Oct - 23:37

Je me permet de poster ici une copie de cet article, pour les amateurs de grandes épopées...;)

SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... Sekigahara4

La bataille de Sekigahara
Le crépuscule des dieux


Japon, été 1600. Deux formidables alliances se tissent, entraînant dans leur sillage seigneurs et guerriers. Dans quelques lunes, la plaine de Sekigahara s’embrasera des clameurs de la plus grande bataille de Samouraï jamais livrée, scellant pour près de trois siècles le sort de l’Empire.

Prélude à la guerre

Si l’Empereur est l’autorité spirituelle et le souverain incontesté du peuple japonais, c’est le Shogun, le généralissime, qui tient véritablement les rennes du pouvoir au Japon depuis le XII° siècle. Son gouvernement, le Bakufu, exerce son autorité sur la caste guerrière et dominante des Samouraï. Plusieurs dynasties de Shoguns se sont succédées au fil des décades jusqu’à la famille Ashikaga, dont le déclin annonce la venue d’un nouvel âge sombre : Le Sengoku-Jidaï, l’ère des seigneurs de la guerre.
En cette fin du XVI° siècle, une poignée de Daimyôs, qui règnent sur les puissants clans de l’Empire, a considérablement accru son influence et sa richesse. Chacun d’entre eux brûle de marcher sur Kyoto, la capitale, pour s’y faire décerner la charge convoitée de Shogun des mains de Sa Majesté Impériale. Mais aucun ne veut prêter le flanc à une attaque de ses ambitieux rivaux dans la course au pouvoir. Tous s’épient, et s’épuisent en querelles intestines vaines et sanglantes. Le Japon est ravagé par la guerre.


Alors, trois hommes vont sortir du rang, et entreprendre ce que nul avant eux n’était parvenu à réaliser : l’unité du pays tout entier par la force des armes. Leurs noms, inscrits à jamais dans l’histoire, sont Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Un ancien dicton nippon prétend malicieusement que le premier a préparé les gâteaux, que le second les a fait cuire, et que le dernier les a… dégustés. Leurs trois destins s’entremêleront jusqu’à l’issue glorieuse.
A la suite d’une série de victoires éclatantes dont la plus brillante demeure celle de Nagashino en 1573, Nobunaga, seigneur du pourtant modeste clan Oda, s’empare du pouvoir sans destituer le Shogun en titre, Ashikaga Yoshiaki. Après avoir unifié l’Est du pays, l’impitoyable capitaine périt assassiné par l’un de ses nouveaux vassaux en 1582.
Toyotomi Hideyoshi, un simple soldat élevé au faîte de la gloire par Nobunaga qui avait décelé en lui l’étoffe d’un stratège hors pair, succède à son défunt suzerain, écartant le fils héritier des Oda. Hideyoshi poursuit l’œuvre de son défunt maître, et lance ses armées désormais aguerries vers l’Ouest, dont il écrase les vastes fiefs l’un après l’autre. L’Empire est désormais soumis à la poigne de fer de celui qui se fait appeler le Taïko, et célèbre de fastueuses cérémonies du thé* à Kyoto. Combattant infatigable, il s’attaque bientôt à un projet à sa démesure : la conquête de la Corée.

En 1592, tous les plus valeureux généraux que compte le Japon débarquent sur la péninsule, et rivalisent de prouesses martiales, poussant la famille royale coréenne à solliciter l’aide de son puissant protecteur séculaire, la Chine. Devant la marée de guerriers chinois accourrant au secours de l’allié coréen, les Samouraï sont contraints de battre en retraite, et un armistice est signé. La seconde expédition, entreprise en 1597, se soldera également par un cuisant échec. Le Taïko n’est déjà plus que l’ombre de lui-même. Il s’éteint l’année suivante, après avoir vraisemblablement sombré dans la folie.

Malgré les promesses de ses grands vassaux, qui ont juré d’assurer la régence ensemble jusqu’à ce que Hideyori, le fils de Hideyoshi, un garçonnet de six ans à peine alors, soit en âge de succéder à son père, les Daimyôs aiguisent leurs crocs.
Le Japon est sur le point de sombrer à nouveau dans le chaos. Le redoutable Tokugawa Ieyasu**, de loin le plus prospère des prétendants, entre en lice après avoir patiemment attendu son heure depuis des décennies en servant successivement Nobunaga puis Hideyoshi. Quant aux seigneurs loyaux à la mémoire du Taïko, ils peinent à s’entendre sur les termes d’une alliance rendue pourtant nécessaire par les ambitions dévorantes du maître des Tokugawa. En cet été 1600, chacun sait que la bataille pour la suprématie aura bien lieu…


Le grand échiquier

Au cours du mois de juin, les deux grands partis se rassemblent et se jaugent. Les puissants clans Mori, Uesugi, Otani, Kobayakawa, Ukita et Chosokabe rejoignent l’alliance loyaliste tandis que Ieyasu mobilise ses vassaux et leurs troupes.
Bientôt, on ne parle plus que de l’Armée de l’Est, à la solde des Tokugawa, et de l’Armée de l’Ouest, redoutable confédération de familles fidèles à Hideyori mais néanmoins divisées par de profondes rivalités. Ce sont deux systèmes qui s’apprêtent à se mesurer l’un à l’autre. Celui de l’honneur, du panache fondé sur l’obsolète loyauté à la seule autorité du clan à l’Ouest ; face au pragmatisme et à la discipline imposée par un pouvoir centralisateur et absolu à l’Est : Un tigre de papier face à un jeune loup.


Ieyasu, qui souffre déjà d’une image d’usurpateur en puissance, se garde bien de fournir un prétexte à ses adversaires en mettant le feu aux poudres. De leur côté, Ishida Mitsunari et Mori Terumoto, qui commandent l’alliance occidentale, savent qu’il leur faut frapper au plus vite avant que l’ennemi ne soit en mesure de faire échec à leurs forces conjuguées.
Leur stratégie est simple et néanmoins efficace : Leur allié Uesugi Kagekatsu, héritier du célèbre Kenshin***, engagera les hostilités en lançant ses troupes chevronnées contre les possessions orientales des Tokugawa, contraignant Ieyasu à quitter Osaka, nouveau siège du pouvoir factuel, pour gagner l’Est. Mori prendra alors le contrôle de l’inexpugnable forteresse d’Osaka pendant qu’Ishida, à la tête de l’immense armée alliée, marchera sur les traces des Tokugawa pour les broyer entre le marteau et l’enclume.


SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... SekigaharaMap
Les alliances se constituent majoritairement selon un axe géographique Est/Ouest. Copyright 2000 FwSeal

Durant les mois de juillet et d’août, le plan des loyalistes fonctionne à merveille. Ieyasu sait que pour espérer vaincre des adversaires en large surnombre, il n’a pas d’autre choix que de concentrer ses forces, ne laissant derrière lui que des garnisons insuffisantes pour tenir ses places fortes. Celles-ci tombent les unes derrière les autres aux mains de l’Armée de l’Ouest, malgré l’héroïque résistance des défenseurs de la citadelle de Fushimi, dont le siège parvient à fixer plusieurs corps ennemis.

Au début de septembre, il jugule l’offensive des Uesugi, puis les Tokugawa font volte-face et se portent vers Osaka à marche forcée, espérant prendre de vitesse Ishida avant que l’ensemble des contingents occidentaux ne fasse leur jonction.
Trop confiant en sa supériorité numérique théorique, le commandant en chef de l’Ouest poursuit sa progression sans attendre les renforts des clans Mori et Chosokabe.

Au soir du 20 octobre 1600, les armées loyalistes font halte aux abords d’un petit village au centre du pays, et fortifient leurs positions. Dès le lendemain, ce lieu sera le théâtre de la plus grande bataille de Samouraï jamais livrée, et entrera dans l’histoire. Il a pour nom Sekigahara.


a suivre...
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Kyomaru
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SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... Empty
MessageSujet: suite   SEKIGAHARA > Le crépusucule des Dieux... EmptyMar 18 Oct - 23:37

Quand se lèveront les brumes…

Au crépuscule, l’état-major de l’alliance se déchire au sujet de la ligne stratégique à conduire. Le bouillant Yoshihiro, vénérable Daimyô du Han Shimazu, redoutable adversaire séculaire de tout pouvoir central nippon, préconise un furieux assaut immédiat, à la faveur de la nuit, qui ne laissera pas à l’ennemi le temps de recouvrer ses forces et d’organiser ses défenses. Cette option est finalement écartée au profit d’une tactique défensive qui conserve à l’Armée de l’Ouest un avantage du terrain déjà acquis, celle-ci occupant les hauteurs.
Lorsque les troupes Tokugawa se seront avancées dans la vallée, les contingents du clan Mori déboucheront des issues orientales pour refermer la nasse et anéantir l’adversaire ainsi pris au piège.
Sur les flancs des collines, les guerriers dressent des palissades et observent les myriades de flambeaux en contrebas qui éclairent la marche de l’Armée de l’Est.


Le jour se lève enfin sur un champ de bataille détrempé par une pluie battante. Sous l’effet des premiers rayons du soleil, une épaisse brume de terre s’élève, masquant les positions respectives des deux camps.
A l’aube, des escadrons de cavalerie des deux avant-gardes entrent en contact. Les brèves escarmouches se dispersent dans le brouillard. Quand celui-ci se dissipe, deux formidables armées se font face.
Les forces en présence sont de valeur équivalente : un peu plus de 80 000 combattants de part et d’autre, des soldats pour la plupart aguerris par les guerres civiles et les campagnes de Corée, encadrés par d’excellents et prestigieux officiers, dont beaucoup sont les vétérans de décennies de combats sanglants.


Les diables rouges d’Ii Naomasa, troupes de choc des Tokugawa revêtus d’armures écarlates, lancent une charge fulgurante qui se brise contre les avant-postes des Shimazu au Nord. Au centre, une marée hurlante de Samouraï arborant la bannière de Fukushima Masanori prend d’assaut les contreforts tenus par les loyalistes des clans Ukita et Konishi, aux ordres du seigneur chrétien Yukinaga****. Quant au Sud, occupé par les Shima et les Gamo, il voit déferler les bataillons de Kuroda Nagamasa et Hosokawa Tadaoki, deux fidèles capitaines de Ieyasu. Le second a une bonne raison de laisser libre cour à sa rage : Quelques jours auparavant, son épouse, Gracia, une japonaise baptisée, s’est donnée la mort en se précipitant dans les flammes de sa propre demeure à Osaka, alors que les hommes d’Ishida tentaient de la prendre en otage afin de faire plier le Daimyô des Hosokawa. Il en allait souvent ainsi à cette époque tourmentée.

Pendant ce temps, de l’autre côté du Mont Nangu, une éminence qui ferme l’accès Ouest à la plaine, les troupes du Han Mori marquent le pas et tardent à faire mouvement. Au cours de la matinée, les défenses loyalistes tiennent bon. Les forces des Tokugawa ne parviennent pas à ouvrir une brèche dans le dispositif fortifié ennemi. Ieyasu, qui garde la mainmise sur un imposant corps de 30 000 hommes, n’ose pas engager ces réserves tactiques pour tenter d’infléchir la situation. Il jette des regards angoissés et dubitatifs vers les collines au Sud, où les armées du jeune Kobayakawa Hideaki***** demeurent l’arme au pied.

Nul ne sait encore que le seigneur des Kobayakawa a secrètement juré allégeance à Ieyasu, et lui a promis de rallié sa bannière au signal convenu. Mais devant l’incapacité des Tokugawa à prendre un avantage décisif, Hideaki, tout juste âgé de 19 ans, est déchiré par le doute : Et s’il avait misé sur le mauvais parti ? Si Ieyasu était vaincu, qu’adviendrait-il de lui ?
« A félon, un sermon n’est rien », dit l’adage. Sans doute est-ce la formule que le suzerain des Tokugawa rumine alors rageusement.


A cette heure, Ukita Hideie****** informe le commandant en chef de l’Armée de l’Ouest que ses troupes sont en formation pour lancer une contre-offensive susceptible de changer le cours de la confrontation. Ishida fait prévenir ses autres alliés : il souhaite un assaut général sur toute la ligne de front.
Las, la division fait à nouveau sa besogne de sape. Le fier Shimazu, blessé dans son orgueil d’avoir vu sa recommandation stratégique écartée la veille au soir, refuse d’obéir aux ordres et campe sur ses positions au Nord. Kobayakawa fait la sourde oreille, et pour cause ! Quant aux Mori, censés refermer la tenaille à l’Est, ils ne donnent aucun signe d’être disposés à se battre.
Il est midi, le soleil est haut, la bataille fait rage depuis déjà quatre heures. Ishida Mitsunari perd l’initiative et laisse passer sa chance de l’emporter. C’est le tournant de la journée.


Bravoure et félonie

Ieyasu sent alors le vent tourner. Sa remarquable acuité lui permet de saisir dans l’indécision de ses adversaires la formidable opportunité qui s’offre à lui. Il fait enfin donner ses nombreuses réserves, et ouvrir le feu à un détachement d’arquebusiers sur les rangs du jeune seigneur Hideaki, le pressant ainsi de tenir parole.
Aiguillonné par la vaste manœuvre des armées Tokugawa, Kobayakawa engage bientôt le combat contre le flanc droit de l’Armée de l’Ouest. L’alliance a vécu. Le traître et ses 20 000 partisans fondent sur le contingent encerclé du clan Otani. Celui-ci est littéralement taillé en pièces. Assistant impuissant au massacre de ses valeureux guerriers par les félons, leur brave Daimyô Yoshitsugu, opiniâtre lépreux venu en palanquin, ordonne à l’un de ses lieutenants de lui trancher la tête au terme de son seppuku, de sorte que celle-ci ne tombe pas aux mains de l’ennemi. Celui-ci s’exécute. Le chef du vaillant Otani ne sera jamais retrouvé. Peut-être gît-il toujours sous cette terre de gloire et de carnage.


En une heure, les lignes cèdent et sont enfoncées de toutes parts. Au Sud, le véritable feu roulant des transfuges aux ordres de Kobayakawa gagne sur le centre, tenu par Ukita et Konishi qui résistent encore.
Au Nord, après la mort au combat de leur commandant en second, les Shimazu s’efforcent de se replier, abandonnant à leur sort les capitaines du clan Toyotomi, les prestigieux généraux du défunt Taïko Hideyoshi. Pris sous le feu nourri des Kuroda, des Hosokawa et des Ii, les corps loyalistes subissent des pertes effroyables.
A l’autre bout du champ de bataille, il est trop tard pour que les Mori ouvrent un second front à l’arrière : leur marche est entravée par une nouvelle défection, celle de la famille Kikkawa.


A compter de la seconde heure de l’après-midi, la défaite des armes tournent à la déroute complète pour l’Armée de l’Ouest menacés dès lors d’anéantissement total.
Seules les forces des clans Ishida et Konishi réussissent à faire retraite en bon ordre, tandis que les autres alliés se dispersent et fuient en direction des montagnes, tentant d’emboîter le pas des bataillons qui maintiennent tant bien que mal un semblant de formation.
Hokkoku Kaïdo, la grande route du Nord, est encombrée de fuyards aux abois, pourchassés par les cavaliers Tokugawa qui fauchent les têtes comme du blé mûr.
Ieyasu peut savourer sa victoire écrasante. Il est maître du terrain, et régnera avant peu sur le Japon tout entier.


L’aube d’une nouvelle ère

Au soir du 21 octobre, tout est consommé. Des milliers de cadavres cuirassés jonchent la plaine. Les fidèles vassaux du vainqueur rejoignent en majesté la tente de commandement. Kuroda Nagamasa, à qui Ieyasu attribuera le plus grand mérite, mène la cohorte. Le félon Kobayakawa Hideaki, sombre et silencieux, les rejoint en cours de soirée.
Devant cette assemblée redoutable défilent des centaines de têtes tranchées, macabres trophées arrachés à l’ennemi selon la cruelle coutume des guerriers Samouraï. Enfin Hidetada*******, le fils du suzerain des Tokugawa, retenu inopportunément au siège du château d’Ueda, retrouve son père à la mine sévère. Le dernier acte s’est joué sans lui et ses troupes. Ieyasu ne lui pardonnera cette faute, qui aurait pu conduire le clan à sa perte et ruiner tous ses efforts, que bien des années plus tard.


Les pertes sont très lourdes de part et d’autre : le combat fût des plus sanglants. Sekigahara consacre néanmoins l’habileté politique et militaire de Tokugawa Ieyasu. Les partisans de Hideyori, l’héritier de Toyotomi Hideyoshi, sont tués ou défaits, égayés aux quatre vents tels des fugitifs, leurs familles saignées à blanc et bientôt accablées de taxes shogunales qui leur ôteront toute velléité de nouvelle rébellion.
Quelques mois après, celui qui détient désormais le pouvoir suprême redistribue les cartes, privant ses impudents adversaires d’hier de leurs fiefs prospères pour les offrir en gage de gratitude à ses plus loyaux capitaines.
En 1603, soit trois années après la victoire, l’Empereur Go-Yozeï gratifie Ieyasu du titre de Shogun. Un nouvel âge commence, sous l’implacable mais juste férule des Tokugawa : la dernière, la plus célèbre et la plus puissante dynastie de Shoguns que l’Empire ait jamais connues s’empare des rennes du Japon.
Elle ne les abandonnera que plus de deux siècles et demi plus tard, lors de la restauration Meiji, en 1867.


* NDLA : Lire sur le sujet le roman d’Inoue Yasushi, Le Maître de Thé
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*** Portrait et illustration disponibles dans « La Plume et le Pinceau »
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Ujisato
> http://www.clan-takeda.com/histoire_civilisation/La%20bataille%20de%20Sekigahara.htm
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